Relativité des mesures en cartographie numérique
Certains d'entre-nous rêvent de mesures précises dans l'exercice de la randonnée. Et puis au XXI ème siècle, la technologie est triomphante et nous disposons d'une multitude d'appareils aussi perfectionnés les uns que les autres.
Et pourtant, la réalité n' est pas si rose que ça. Quelques exemples :
- des altimètres, coûteux, qui nous donnent réguliérement des dénivellés fantaisistes
- des logiciels de cartographie qui nous donnent des caractéristiques de rando qui varient facilement de 20 à 30% selon le logiciel
- des gps (coûteux) aussi fantaisistes que l'altimètre (pour le bilan d'une randonnée).
L'altimètre
L'altimètre, on le sait tous, est un vulgaire baromètre qui affiche en mètres. Alors, au moindre changement de temps, au moindres rafales de vent, la mesure de l'altitude varie et parfois dans des proportions importantes. Pour l'altitude en un lieu donné et si on a pris le soin de bien se caler au départ et à chaque point connu, on a une altitude à peu prés fiable pour se répérer sur les courbes de niveau de la carte.
Mais pour le dénivellé, c'est une autre chanson. Car les erreurs de chaque prise d'altitude vont se multiplier et se cumuler dans le calcul du dénivellé. Le pire étant sur une crête balayée par des rafales de vent tournantes et intermitentes (à chaque rafale la pression monte, à la fin de la rafale la pression diminue). L'erreur de dénivellé peut atteindre 50%.
Le logiciel de cartographie
Dans un logiciel de cartographie les erreurs de mesure viennent souvent du petit nombre de points servant au tracé. Ces points peuvent s'écarter facilement du chemin à suivre.
Dans l'exemple ci-dessus on voit, en grossissant l'itinéraire, qu'un point a dérapé dans la pente. Au premier point, l'altitude est à 408m, au deuxième à 440m, au troisième à 409m. Dans la réalité le chemin, en fait la route, est régulier. Et pourtant dans le calcul du dénivellé, il y a 30m de plus. Si on multiplie par le nombre de points (heureusement l'erreur peut se produire en sens inverse), le résultat devient bien incertain.
Le gps
Le gps est un instrument extraordinaire plein de limites (voir les limites du gps). Le signal, en provenance des satellites, peut être dégradé par la composition de l'atmosphére, la présence de feuillage mouillé, un nombre insuffisant de satellites et par tous types de réflexion sur des surfaces verticales (immeubles, falaises).
Dans l'exemple ci-dessus, issu du gps de l'animateur, lors de la rando dans les gorges du Nant, on voit que la trace, fortement perturbée par les falaises, s'écarte et monte très haut dans la pente (plus de 200m au dessus). Le calcul de la distance parcourue et du dénivellé n'a plus de signification.
Heureusement, on n'est pas toujours dans des gorges (cas extrème) mais assez réguliérement prés de falaises où, là aussi, le signal est très perturbé.
Pour compenser ces erreurs, les logiciels de cartographie (PC ou web) et les gps font des corrections selon des critéres que l'on ne maîtrise pas. Ce qui explique les variations de résultat d'un logiciel ou d'un gps à l'autre.